La justice sociale et les mouvements jeunesse pour l’environnement

Il est plus important que jamais de protéger l’environnement, mais pour avancer, il faut que tout le monde puisse participer à la conversation. Les jeunes leaders de l’eau de Garde-rivière des Outaouais en ont discuté à la cinquième semaine du programme.

Quels aspects de la nature avez-vous tendance à tenir pour acquis? Quelles expériences sur l’eau ou liées à l’eau votre identité vous a-t-elle permis de vivre? Comment avez-vous accès à l’eau? Ce ne sont là que quelques-unes des questions que se sont posées nos jeunes lors d’un atelier sur l’intersectionnalité et les mouvements jeunesse pour l’environnement. Prenez vous-même un moment pour réfléchir à la façon dont votre identité et vos privilèges — ou l’absence de privilèges — peuvent influer sur la réponse à ces questions. L’amélioration de l’accès à l’eau dans notre bassin versant est l’affaire de tous.

Les jeunes leaders de l’eau (JLE) de Garde-rivière des Outaouais en ont discuté à la cinquième semaine du programme. La conversation a été dirigée de main de maître par Genvironment, un organisme local qui fait la promotion de l’inclusivité et de la diversité dans l’éducation environnementale et le mouvement écologique. L’organisme a pour mission de créer des lieux d’apprentissage accessibles qui outillent les jeunes et les encouragent à faire des changements positifs dans leur communauté. L’équipe travaille fort pour qu’un jour, tous les jeunes aient la chance d’explorer leur environnement local et de devenir des défenseurs de l’environnement.

Nos JLE ont été particulièrement frappés par le fait que tout est interrelié. L’idée que les actions écologiques et la défense de l’environnement puissent se faire en vase clos, sans tenir compte des autres facteurs, a été rejetée.

Par exemple, bien que Garde-rivière des Outaouais se concentre d’abord et avant tout sur la qualité de l’eau, nous avons appris que les répercussions de la qualité de l’air et du sol sur le bassin versant entretiennent aussi des liens avec des inégalités sociales qui entraînent une répartition inégale des bienfaits de la nature et des méfaits de la pollution. Pensons, par exemple, à la rareté de l’ombre, de l’eau et des espaces verts dans les communautés urbaines à faibles revenus, où règnent l’asphalte et les immeubles à haute densité. Ces choix d’urbanisme sont liés à des injustices environnementales comme les effets négatifs sur la santé amenés par l’augmentation des eaux de ruissellement, les inondations, la pollution atmosphérique, le bruit, les changements climatiques et les îlots de chaleur. Nos jeunes ont relevé avec brio le défi d’analyser la façon dont le bien-être collectif (santé physique, santé mentale, etc.) et les injustices sociales (p. ex. inégalités raciales) influent sur la capacité d’une communauté de bénéficier d’un environnement sain.

Cette discussion a amené les participants à réfléchir à ce que font les jeunes leaders environnementaux d’aujourd’hui pour créer des mouvements intersectionnels. Tout le monde connaît Greta Thunberg, mais les participants ont aussi pu en apprendre plus sur Jaime Margolin, Xiuhtezcatl Martinez, Isra Hirsi, Vic Barrett, Sophia Sidarous et Leah Thomas, et les contributions inspirantes de ces jeunes à la justice sociale et environnementale. Ils ont ainsi pu comprendre qu’une carrière en science de l’environnement ou en conservation n’est pas la seule façon d’aider l’environnement. Le monde a besoin que les artistes, les juristes, la classe politique, les enseignants et tous les autres agissent concrètement afin d’assurer un meilleur avenir pour la planète.

Il est plus important que jamais de protéger l’environnement, mais pour avancer, il faut que tout le monde puisse participer à la conversation. Chez nous, dans le bassin versant de la rivière des Outaouais, nous devons nous mettre à l’écoute des voix de l’Ontario, du Québec et des communautés algonquines, et non uniquement de celles qui font partie depuis toujours de notre mouvement.

Quelques ressources utiles pour amorcer la conversation :

Photo de couverture de la Marche pour le climat 2019

Traduction financée par le gouvernement du Canada.